• Center Parc...

    ... ou: comment faire le maximum de sensations fortes en cinq jours.

    Comme je l'avais peut-être mentionné auparavant (ou peut-être pas!), je me suis rendue la semaine précédente dans ce charmant camp de vacances arborisé qu'est Center Parc (les Bois Francs, en Normandie, pour les petits curieux). Pas seule, cela va de soi, je n'avais pas encore atteint ma majorité à ce moment là. J'y suis donc allée avec ma famille. 
    Pour vous éviter les démonstrations d'agacement qui pourraient filtrer à travers ce récit endiablé, je me contenterai d'énoncer les divers trucs intéressants qui me sont arrivés, même si je suis sûre ne pas retourner à Center Parc avec TOUS mes frères et soeur EN MÊME TEMPS avant un très gros petit moment. 

    Lundi 11 juin: départ. Je passerai outre le trajet en voiture, durant lequel je fus assise à l'arrière aux côtés du Grumeau en Puissance (se référer à cet article pour plus d'amples informations), pour me concentrer sur le fait important. Que Dieu me pardonne, je suis une grosse menteuse! Je ments pour tout, pour rien, pour ne pas me faire disputer (comme tous les enfants le font), pour protéger quelqu'un des ragots (on se croirait dans Plus Belle la Vie), ou juste pour embêter les gens (je n'ai aucune excuse). Là, j'ai du mentir pour nous éviter à mon Papa et à moi d'avoir à subir la crise de foie tempétueuse du Grumeau en Puissance. 
    Nous devions aller déjeuner à Quick, voyez-vous, or ma Maman (qui conduisait le minibus contenant Douchka (la chienne Golden Retriver, OUI MADAME nous avons du courage d'emmener une telle bête!), L'Outrilienne et le Cézar, pour plus d'organisation (et de confort) nous avions décidé de séparer la famille en deux, un adulte et deux enfants minimum dans un véhicule, voilà pourquoi je me suis retrouvée pendant quatre heures dans la petite voiture Super U avec les deux véritables hommes de la famille (le Cézar méritait une vengeance, me voilà vengée, vous comprendrez plus tard). A présent je vais faire comme si je savais parfaitement où j'étais rendue dans ma phrase initiale, et continuez en masquant mon état en perdition. Nous devions aller déjeuner à Quick, or ma Maman y est arrivée avant nous. Ô désespoir! Le Grumeau en Puissance, très déçu, allait certainement se mettre à pleurer, rouspéter, tempéter, et pour éviter cet éclat je me devais de réparer la situation. Pour ce faire, j'élaborai un stratagème extraordinaire, qu'est le mensonge, et le mis à éxécution: "Grumeau (pour cacher le véritable prénom, voyez), c'est fermé aujourd'hui. Le Quick ferme le lundi." Pourquoi pas le dimanche ? me répondit-il. "Parce-que le dimanche les gens ne travaillent pas, donc ils gagnent plus de sous et vendent plus de frites parce-qu'il y a plus de gens qui viennent manger." Et les voitures ? "Les voitures ? Quelles voitures ?" Les voitures garées sur le parking. "Ah, ça! Ce sont les gens qui font le ménage, et voilà tout." 

    Je pense que l'on peut m'applaudir. 

    Je dus ensuite supporter les questions incessantes du Grumeau. "Pourquoi il pleut ?" Je lui expliquai pour une énième fois le cycle de l'eau. "Comment on fait les camions ?" Je lui récitai (presque) par coeur l'épisode de "Comment c'est fait ?", qui est un peu le "C'est pas Sorcier" québécois, portant sur les camions. " Et pourquoi ? Et comment ? Et c'est qui ? Et lui ? Et ça ? Et ceci ? 
    A la fin de la journée, mieux vallait ne pas me poser de question, sous peine de perdre une main.  

    Mardi 12 juin: C'est mon anniversaiiiiire! (Et j'ai fait ami-ami avec deux petits cochons vietnamiens dans la petite ferme pour les enfants, accessoirement. Etrangement, Douchka (la golden familiale, suivez un peu!) ressemble assez à cette espèce: même groin museau couvert de terre, même ambition titanesque concernant les trous dans le sol (même combat, aussi) et, enfin: les cochons remuent la queue quand ils sont contents. Mon chien est un porc.)
    Mardi 12 juin, au soir: Promenade du cochon chien familial. Douchka fait presque mon poids, et a de la force. J'eus le malheur de la promener du côté de la ferme, ce qui eut pour conséquence d'avoir tout à coup une boule de poils qui se consacre à la seule tache intéressante du moment: me désarticuler l'épaule. Avec mon petit mètre cinquante, je ne pesai guère lourd! Inutile je pense de vous expliquer ma détresse, tandis que mon imbécile de chien aboyait à qui mieu mieu, ravie en sentant le délicat fumet qui se dégageait des enclots voisins, et peut-être aussi de ses congénères Marée Noire et Erika, les deux cochons vietnamiens. (En fait, on sait juste que l'un d'eux s'appelle Marée Noire, c'est moi qui appelle l'autre Erika, rapport au pétrolier, toussa toussa). 
    Pour l'anniversaire de mon chien, je lui offrirai un enclot au fond du jardin avec deux ou trois copains cochons, avec qui elle pourra creuser des trous le reste de ses jours. Je pense qu'elle a manqué sa vocation.

    Et après heu, je ne me rappelle plus, mais il s'est surement passé un truc.

    Mercredi 13 juin: La plus grosse erreur de ma vie, à peu de choses près. En ce moment, j'ai envie de faire des choses un peu folles, notamment pour éviter de penser au bac qui approche (j'ai presque plus peur d'arriver en retard et de me faire jeter que de me planter  (enfin uniquement pour la première épreuve, français écrit, cela va de soi, pour les deux autres je stress à mort, haha)), c'est peut-être pour cette raison que lors de l'interclub organisé par mon dojo j'ai accepté de monter sur le tatami pour combattre par équipes auprès de mes potes ceintures noires et marrons, contre d'autres monstres inconnus du même niveau. Je n'étais que ceinture jaune-orange. Suicidaire, moi ?
    Sur la même longueur d'idées, j'ai accepté d'accompagner le Cézar faire le parcours d'accrobranche. Grossière erreur! 

    Après avoir écouté les consignes de sécurité des charmants Matthieu et Vincent (il n'y a que des beaux jeunes hommes en Normandie, je vais déménager là-bas, c'est un régal pour les yeux, je vous parlerai une autre fois du gentil grec croisé dans un kebab), hop! En piste. Me voilà accrochée, harnachée, et... sur la première plateforme, louchant sur LE cable, sur lequel je vais (semble-t-il) devoir marcher, en me tenant à deux petites cordes, et ce jusqu'au prochain arbre, sept mètres plus loin. Soit! Je me lance, dérape, me rattrape, re-dérape (j'avais oublié mes basket, donc je n'avais que des converses à semelle plate, et il venait de pleuvoir, ça glissait de partout). Par je ne sais quel miracle, je parviens à la station suivante, mais un violent vertige me saisit, c'est à peine si je tiens sur mes jambes. A moitié courbée, évitant de regarder en bas, j'avance sur le prochain atelier: un mur d'escalade. Magnifique! Les genoux flagadas, je m'accroche tant bien que mal, me maudit d'avoir accepté la proposition de mon frère, me maudit d'avoir oublié que j'avais le vertige. Pourtant au Mont Saint Michel, je savais que j'évitais de m'approcher des remparts, j'aurais du m'en souvenir! 
    Plusieurs mètres comme ça, subissant un à un les divers ateliers (corde raide, pont démembré qui tremble, pont en corde, plateformes très éloignées qui m'ont obligée à marcher sur un minuscule fil sans regarder mes pieds en priant de toutes mes forces, et j'en passe), j'ai fini par m'arrêter. Prochaine étape: la première tyrolienne. Là je me dis: "Non, impossible." Donc j'appelle le gentil monsieur: "Matthieuuuuuuu!" Qui finit par m'entendre.
    Et c'est ainsi que vous avez une Grabouilleuse s'accrochant à un arbre comme si c'était une bouée, tremblant, accroupie, alors qu'un beau monsieur saute de liane en liane de filin en filin en criant: "J'arrive, mademoiselle!". Une vraie histoire Disney.
    Dénouement: moi, accrochée à une corde, descendant en rappel. Magnifique. Charmante expérience, donc, que je ne réitérerai pour rien au monde  Surtout que Cézar n'eut de cesse de s'autoproclamer "champion" tout en me traîtant de looseur. Soit, je l'admets, je n'avais pas fière allure. Ses moqueries vont bien finir par s'estomper, du moins je l'espère!!

    Jeudi 14 juin: L'heure de ma petite balade western annuelle! Etant la seule cavalière confirmée du groupe, l'on m'attribue Cheyenne, une petite jument têtue et particulièrement négative. C'est simple: imaginez que Cheyenne est une enfant qui dit non à tout. Tu veux un bonbon ? Non. Tu veux courir dans les bois ? Non. Tu veux du foin ? Non. Tu veux un copain ? Non. Tu veux danser la macarena avec Babar ? Non. C'est assez agaçant. Mais j'aime bien les têtes de lard, donc je ne m'inquiète pas à l'idée de passer l'heure suivante à me battre avec une bestiole pesant 500 kilos. Bien sûr que non, c'est l'éclate totale. 

    Malheureusement pour moi, un cheval devant moi dérape sur une plaque de feuilles et tombe à genoux: sa cavalière passe par-dessus son encolure, et boum! par terre. Plus de peur de que de mal, toutefois, et les deux s'en sortent sans une égratignure (enfin sauf la cavalière qui s'est vilainement égratigné la main, mais voilà quoi). Nous reprenons,  vers la fin de la balade nous recommençons à trotter, et malheureusement (encore!) pour moi, la jeune femme derrière moi (en jupe et sandales, comme il se doit pour monter à cheval, tout le monde sait cela) hurle qu'elle n'arrive  pas à contenir son cheval, à le maintenir droit, et surtout à ne pas tomber. Je lui explique vite fait comment se décrisper, pencher les épaules en arrière, laisser le bassin amortir les secousses, laisser le cheval faire, surtout qu'elle avait Gamin, et que d'expérience il est un gros nounours tout gentil qui ne fait pas de mal à une mouche (il était déjà là l'année dernière et je l'avais monté). Enfin bref, à cause d'elle nous ne pouvons pas trotter durant le reste de la balade. Franchement, c'était celle qui avait le moins de risques de tomber: sa peau nue collait à la selle en cuir, ça servait d'anti-dérapant. Et puis ça ne bouge pas beaucoup sur Gamin, il a des foulées amples (il fait un bon mètre soixante-dix je pense) et souples. Bref. Je tombe toujours sur des balades à problèmes...
    Parlons de Cheyenne, à présent! Mademoiselle, peu contente de rester au petit trot devant Gamin pour que la cavalière de celui-ci ne prenne pas peur (la monitrice me dit de rester au petit trot devant Gamin, j'obéis), commence à ruer, mais ruer comme je n'avais jamais vu un cheval le faire  Je ne suis pas tombée heureusement, à coup sûr elle m'aurait piétinée exprès juste pour assurer sa victoire. C'était une balade mouvementée, donc.

     

    Etrangement, le retour des vacances s'est plutôt bien passé: aucun cochon n'a débarqué sous nos roues (pas même Douchka), nous n'avons percuté aucune jument énervée, aucune tyrolienne ne m'a menacée de près ou de loin. 
    J'ai une bonne nouvelle toutefois: j'ai terminé Ré-Evolution, le roman sur lequel je buche depuis un an et demi, deux ans facilement. Il me reste à corriger les fautes d'orthographe, de conjugaison ou de français (j'ai parfois des expressions bizarres qui ne sont pas de vraies expressions), le faire lire par deux ou trois amis écrivains (ou pas) dont je connais déjà les noms, et lorsque tout sera près: le proposer à un éditeur. Mais rien ne presse! 

    « Je suis d'une inconstance...Ecriture d'invention. »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Dimanche 1er Juillet 2012 à 12:17

    Toi aussi tu fais de l'équitation ? Oui, "toi aussi" parce que moi aussi je suis cavalière  ! ^^ Et moi aussi j'adore les chevaux un peu......têtus

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :